Cas pratique : cession de bail commercial et despécialisation au temps du Covid-19
Lors d’une cession de bail commercial, il convient d’être vigilant sur plusieurs aspects et notamment, lors d’une déspécialisation de l’activité, l’agrément du bailleur sur la nouvelle activité et les travaux envisagés, outre les conséquences liées au montant du loyer et à l’obtention des autorisations administratives éventuellement nécessaires.
Dans ce cas, il est d’autant plus recommandé aux cédants, cessionnaires et bailleurs d’être conseillés et assistés par un professionnel le plus en amont des négociations relatives à la cession.
En effet, compte tenu de la règlementation spécifique de plafonnement des loyers commerciaux, une cession de bail commercial avec déspécialisation représente une occasion pour le bailleur de procéder à une augmentation conséquente du loyer, au-delà des limites imposées par les règles de plafonnement. Toutefois, la jurisprudence sanctionne le bailleur qui abuse de cette possibilité. En effet, dans ces situations, la tentation est grande pour le bailleur de procéder à une augmentation de loyer la proche possible de la valeur du marché.
Voici ci-après un exemple de cession de bail commercial réalisée par Maître Violaine Motte, avec une déspécialisation initiale impactée en partie par le premier confinement de 2020.
Dans le cadre d’une cession de bail commercial d’un local situé à Paris, une déspécialisation de l’activité était prévue car le cessionnaire souhaitait y aménager une salle de sport. Lorsque le cédant mandate Maître Motte, le bailleur est déjà été informé du projet de cession et a imposé parmi ses conditions une augmentation de 50% du loyer, laquelle a eu pour conséquence une diminution de plus de 18% de l’offre de rachat du cessionnaire.
Par ailleurs, compte tenu de l’activité envisagée, le cessionnaire doit procéder aux travaux propres aux Etablissements Recevant du Public (ERP) et doit préalablement déposer un dossier à la préfecture pour obtenir les autorisations nécessaires.
Une promesse synallagmatique de cession de bail est signée dans ce contexte entre les parties, avec un calendrier relativement court pour la réalisation des conditions suspensives et la réitération de l’acte de cession. En effet, le cédant a par ailleurs des difficultés de trésorerie et a accumulé quelques mois de retard dans le paiement de ses loyers.
Dans l’intervalle, le cessionnaire n’est pas en mesure d’avancer aussi vite que prévu sur les plans de travaux et le dépôt du dossier pour les autorisations administratives nécessaires. En parallèle, la France connaît sa première période de confinement en raison de la crise sanitaire du Covid 19. Les incertitudes liées à ce contexte exceptionnel font d’autant plus craindre un allongement des délais d’obtention des autorisations administratives pour les activités de salle de sport.
Les parties, assistées de leurs avocats respectifs, tentent de trouver une issue amiable. Il est envisagé que la destination du bail soit, dans un premier temps, l’activité de « bureaux », mais les discussions échouent sur d’autres points.
Les parties sont contraintes d’acter la caducité de la promesse de cession de bail, en raison de l’absence de réalisation des conditions suspensives dans les délais impartis.
Toutefois, le choix du cédant assisté par Maître Motte est stratégique puisqu’en parallèle, un nouveau cessionnaire s’est proposé d’acquérir le bail commercial, sans modification de la destination du bail ni projets de travaux. La cession de bail se finalise ensuite très rapidement puisque dans ce cas, le bailleur a peu de marge de manœuvre pour s’y opposer et/ou augmenter le prix du loyer.
Dans le cadre d’une cession de bail avec déspécialisation et des conditions suspensives relativement complexes, la fixation d’un calendrier volontairement court permet, en cas de difficulté et d’absence d’accord des deux parties sur la prorogation des délais, à l’une des parties – en l’occurrence ici le cédant – de se libérer de son engagement et de céder le bail à un meilleur offrant.
D’autres solutions existent, telles la fixation d’une destination temporaire, la négociation de franchises de loyers avec le bailleur etc.
Chaque moyen doit être envisagé au regard de la situation propre de chaque cédant, cessionnaire ou bailleur et des conditions particulières qui pourront être détaillées dans le cadre d’une consultation juridique personnalisée.
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34 rue de Liège
75008 Paris — France
Métros Liège, Europe, Saint-Lazare
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